Histoire


Les Arcades du lac, le Viaduc, et le temple et les templettes

Les "Arcades du Lac" (220 appartements) et le "Viaduc" (74 appartements), signés par l'architecte catalan Ricardo Bofill (né en 1939 à Barcelone), constituent ses deux œuvres réalisées à Montigny.

Créés entre 1972 et 1975 et entre 1978 et 1980, les Arcades et le Viaduc sont composés d'une série de petits immeubles en béton de trois ou quatres étages, ces deux bâtiments architecturaux, face au bassin de la Sourderie, se placent dans le courant post-moderne.

Un peu plus tard, en 1986, Ricardo Bofill réalise le Temple et les Templettes, à Voisins le Bretonneux, toujours autour du bassin de la Sourderie. Cette résidence constitue une opération de 200 logements.

L'ensemble des trois résidences prend définitivement l'aspect d'un « Versailles du peuple » que l'architecte souhaitait lui donner.

Sources : Site de Montigny Le Bretonneux / Musée de la ville

 

Une histoire qui s'écrit à trois

Trois acteurs clefs aux objectifs convergents sont à l’origine du Viaduc. Le projet des Arcades du Lac et du Viaduc est né d’une rencontre entre trois protagonistes (EPA, 3F, R. Bofill) à un moment - fin 1976 - où chacun de ces trois partenaires, pour des motifs différents, avaient un réel intérêt à mener à bien un projet ambitieux.


La part de la nécessité et du hazard

Localement, l’EPA disposait encore d’un pouvoir très fort face aux communes et Serge Goldberg, son directeur, avait des idées très affirmées sur l’urbanisme et l’architecture. La Sourderie, quartier ou devait être réalisée l’opération, amorçait par rapport au premier schéma d’urbanisme (les 7 mares) un retour à une conception traditionnelle de la ville avec réintégration des rues et des places. Ce quartier lançait en quelque sorte l’urbanisation des trois villages. L’enjeu était considérable puisqu’il conditionnerait en partie la suite des opérations sur le secteur Est de l’agglomération.


Une politique de prestige qui s’inscrit dans les nécessités du temps

De son côté le promoteur, la société 3F, en perte de vitesse depuis la crise de 1973 devait se repositionner sur le marché du logement social, par ailleurs très contesté par toutes les réalisations de grands ensembles dont le gigantisme était décrié de toute part. Les villes nouvelles constituaient alors un terrain privilégié pour l’innovation, sur lequel les 3F allaient se positionner durablement en tant que maître d’ouvrage afin de redorer leur image grâce à une politique de promotion et de prestige facilitée par ailleurs par les opérations pilotes du Plan Construction. Pour toutes ces raisons les 3F ont pris le risque de travailler avec R. Bofill et son équipe dont plusieurs projets venaient d’être refusés et qui ne trouvaient pas de maître d’ouvrage en France. L’ambition du projet architectural tenait notamment aux défis technologiques qu’il supposait. Bofill a accepté de jouer le jeu de ces partenaires et commanditaires qui ont réussi à lui imposer un certain nombre de contraintes. Les 3F ont essayé de limiter ses élans créatifs, pour des raisons de coût et pour que les appartements restent habitables. L’EPA exigea de son côté la présence d’un lac artificiel, bassin de retenue, destiné à devenir un lieu d’animation fort, une cohérence avec les autres opérations de la Sourderie enfin le maintien d’une échelle « humaine » avec des hauteurs de bâti n’excédant pas R + 3.


Le projet auquel vous avez échappé

Nicolas About, maire de Montigny élu en 1977 s’opposa à la taille du projet sans remettre en cause la forme toutefois. L’opération sera amputée d’un peu plus de 450 logements. Le précédent permis de construire ayant été suspendu, la construction commencera en 1978 avec deux ans de retard. « Au départ, nous avons très mal ressenti ce projet... Nous avons alors réussi à obtenir plus de verdure et moins de densité de construction que prévu à l’origine (..) Nous avons été jusqu’à démissionner en 1978. Ainsi avons-nous obtenu gain de cause sur les permis de construire. Et je dois avouer que sur l’ensemble de la ville nouvelle c’est le quartier qui me donne le plus de satisfaction. Nous avons oublié cette impression de départ qui nous le faisait considérer comme une verrue inadmissible ».


Ressources et liens parlant du Viaduc et des Arcades du Lac